Les merveilleuses adaptations des plantes
Les plantes sont les championnes pour développer différentes formes d’adaptations. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le café contient de la caféine et pourquoi les fleurs révèlent des couleurs si vives ? Connaissez-vous cette fleur qui sent vraiment très mauvais et l’histoire de l’abeille qui avait décidé de se prendre pour une cigogne ?
Elles représentent plus de 99 % de la biomasse de notre belle planète bleue et nous sont indispensables. Et n’oublions pas que si les plantes n’ont pas besoin de nous pour vivre, nous serions vite condamnés si elles venaient à disparaître !
Lisez la suite et plongez vite dans un monde souvent méconnu dans lequel nous avons beaucoup à apprendre et à découvrir. Il en va, de notre propre survie.
Les adaptations du caféier et du plant de tabac

Le café est connu depuis très longtemps. Il est originaire d’Éthiopie où la légende raconte que c’est un berger qui remarqua l’effet tonique que produisaient des baies consommées par ses chèvres. Les Vénitiens l’importèrent en Europe au 16e siècle.
La caféine n’est pas fabriquée par le caféier pour contenter l’être humain. Elle est avant tout un puissant insecticide qui protège la plante des insectes ravageurs. Encore plus fort : lorsque les grains de café tombent au sol, la caféine qu’ils contiennent inhibe la germination des autres graines.
La nicotine que l’on trouve dans le tabac et la théine qui est produite par le théier sont deux autres exemples de substances insecticides produites par des végétaux.
Des couleurs et des odeurs
Les fleurs arborent toute une palette de coloris et toute une gamme d’odeur. Force est de constater que ce n’est ni pour nos beaux yeux ni pour émoustiller nos narines. Il s’agit tout simplement de la tactique qu’elles ont développée pour se faire remarquer par les insectes pollinisateurs. Elles les utilisent comme intermédiaire pour avoir des petits. Ni plus ni moins ! En plus d’avoir une fonction de séduction pour les insectes, les couleurs des fleurs sont constituées de pigments qui protègent la fleur des agressions de la lumière solaire. Exactement comme la mélanine de notre peau.

La rose est la reine des fleurs. Elle exhale un des parfums les plus envoûtants qui soient. Mais les odeurs émises par les fleurs peuvent être aussi exécrables. La championne en la matière, Rafflesia, est une fleur des régions tropicales et la plus grande du monde. Son répugnant bouquet est proche de la viande en putréfaction. Pourquoi est-ce que mère nature a décidé de créer des fleurs qui sentent bon et d’autres qui produisent des senteurs pestilentielles ? Le fait qu’une odeur soit agréable ou mauvaise est une notion humaine qui n’existe pas dans la nature et qui dépend tout simplement de l’insecte pollinisateur que la plante veut attirer. Les insectes butineurs tels que les abeilles et les papillons pollinisent celles qui sentent bon. Celles qui sentent mauvais attirent les mouches et les coléoptères.
Des cactus et des aiguilles, l’adaptation parfaite

S’il y a une plante qui a su s’adapter à des conditions extrêmes, c’est bien le cactus. Il en existe beaucoup d’espèces. Elles ont en commun la présence d’aiguilles au lieu de feuilles comme la majorité des plantes. Le rôle de ces épines est de protéger la plante contre la chaleur du soleil, contre le vent souvent desséchant dans ces régions et contre les prédateurs. Sans ce bouclier d’aiguilles, les cactus ne résisteraient pas à la chaleur écrasante des régions désertiques. Leur présence permet non seulement de diminuer l’impact des rayons solaires, mais aussi de réguler la transpiration de la plante. Et pendant la nuit, elles se couvrent de rosée, permettant ainsi à la plante de s’hydrater.
Très peu d’animaux herbivores se nourrissent de cactus. Bien malin serait celui qui arriverait à franchir cette véritable armure. Il se retrouverait avec le museau ou la truffe pleine d’épines.
Attention, orties

Tout le monde a déjà entendu des gens dirent que se faire piquer des orties fait circuler le sang. Si cela reste à prouver, leur piqure peut provoquer une vive douleur. Et pour cause, les feuilles de l’ortie possèdent sur l’une de leurs faces des poils urticants. Malheur à l’herbivore inconscient qui essaierait de consommer la plante. Il repartirait la queue entre les jambes et une vive douleur à la gueule. Le système est simple et très efficace. Chaque poil possède à son extrémité une petite pointe de silice. Lorsqu’elle se brise, le poil libère son liquide sur la peau du malheureux. D’autres végétaux possèdent cette arme redoutable. Qui s’y frotte s’y pique !
Usurpation d’identité

Au cœur de l’Amérique du Sud vit une liane extraordinaire capable de mimétisme. Cette plante, Boquila trifoliolata a la faculté de prendre l’apparence de la plante sur laquelle elle s’installe. La « plante caméléon » est le seul végétal connu capable de cette prouesse. Il se fixe sur une plante dont les prédateurs sont moins friands. En adoptant la couleur et la forme des feuilles de cette plante, elle peut détourner les herbivores qui pensaient se régaler de son feuillage.
L’orchidée du genre Ophrys est une véritable imitatrice. Pour être pollinisée, elle n’a rien trouvé de mieux que de faire ressembler sa fleur à une abeille femelle. Et elle va même jusqu’à fabriquer les mêmes phéromones sexuelles produites par cette demoiselle. Le mâle tout émoustillé arrive sur la fleur croyant avoir fait une conquête. Il s’en retourne tout désabusé, les pattes pleines de pollen qu’il ira déposer sur une autre fleur.
Pour finir
Je pourrais écrire d’autres histoires comme celles-ci. Il y a des dizaines et des dizaines d’exemples d’adaptation très souvent étonnantes tant chez les plantes que chez les animaux. Réapprenons à être éblouis par la nature et ses mystères, à être inquiet pour le devenir des plantes et des animaux.
Risquant de paraître redondants, protégeons cette fragile beauté parce que nous avons tout à gagner et beaucoup à perdre. L’homme a besoin de la nature pour vivre. La nature peut très bien se passer de nous !