Le ratel ou le combat de David contre Goliath à la mode Savane
« La force ne vient pas d’une capacité physique, mais d’une volonté indomptable. », Gandhi (1869-1948)
Mellivora capensis à la taille d’un chat et ressemble à peu de chose près à un blaireau. Pourtant, avec une quinzaine de kilos en moyenne, cet animal est d’une férocité sans pareille dans la savane. Il n’a pas peur de tenir tête aux lions et d’attaquer les buffles. Il dévore sans remords les serpents, même les plus venimeux qui sont pour lui des proies de premier choix.
Le ratel ou zorille du Cap, considéré comme l’un des plus teigneux du règne animal vit dans la savane africaine, en Inde et dans la péninsule arabique. Méfiez-vous des apparences : ce petit mammifère presque mignon à l’apparence presque ordinaire est considéré par certains spécialistes du monde animal comme le plus intrépide de tous. L’histoire de David contre Goliath à la mode Savane en quelques sortes.
Description du ratel

Le ratel que les Anglais appellent également « blaireau à miel » est un animal robuste qui présente des similitudes anatomiques avec les belettes.
Il fait partie des plus grands mustélidés terrestres d’Afrique. Les adultes mesurent jusqu’à 28 cm de hauteur au garrot et leur corps mesure de 55 à 77 cm de longueur sans la queue qui mesure entre 12 et 30 centimètres.
En moyenne, les mâles peuvent peser jusqu’à 16 kg, et les femelles plus petites pèsent jusque 10 kg.
La fourrure de ce petit carnivore est divisée en deux moitiés distinctes :
- Le dos et le sommet du crâne sont de couleur gris clair voir blanc ;
- Les pattes, les flancs, la queue et la gueule sont noirs.
Il existe plusieurs sous-espèces présentant des variations de couleur, de taille, de corpulence, mais également de comportement.
La peau du ratel présente des caractéristiques particulières : elle est remarquablement lâche ce qui lui permet de « glisser » sur le corps de l’animal et est particulièrement épaisse. Elle peut atteindre une épaisseur de 6 mm au niveau du cou.
Pour la petite histoire, on raconte que les flèches et les lances des chasseurs ne parviennent pas à pénétrer sa peau.
Ce carnivore possède des dents terriblement acérées. Sa mâchoire est puissante et peut briser sans aucune difficulté une carapace de tortue.
En captivité, la durée de vie du zorille du Cap, son autre nom est de 24 ans. Par contre, on n’a aucune idée de sa longévité dans la nature.
Distribution et aire de répartition du zorille du Cap

Le ratel occupe pratiquement toutes les régions d’Afrique. On le trouve en Afrique du Nord et principalement dans certaines parties du Maroc, mais également dans les forêts tropicales du Gabon, du Cameroun et du Congo.
Il est également présent dans les pays d’Afrique orientale, occidentale et australe comme la Zambie, le Botswana et en Afrique du Sud principalement dans le parc national Kruger.
Le zorille du Cap est également présent en dehors du continent africain. On le trouve en Arabie Saoudite, en Inde, au Turkménistan, en Afghanistan et au Népal.
L’habitat du ratel
Le « blaireau à miel » n’est généralement pas très exigeant et s’adapte à tous les environnements. Il n’est pas gêné par les températures extrêmes que l’on peut rencontrer dans certains pays et il se fait facilement une place dans chaque écosystème comme :
- Les déserts ;
- Les forêts tropicales ;
- Les montagnes jusqu’à 4000 m d’altitude ;
- Les savanes ;
- Les plaines inondables.
Dans certains lieux, sa présence constitue même un avantage puisqu’il élimine les insectes, les scorpions, les araignées et les serpents de toutes tailles qui font partie de son régime alimentaire.
Le régime alimentaire du ratel

Le zorille du Cap est amateur de serpent. Sa consommation peut représenter jusqu’à 25 % de son régime alimentaire. Il apprécie les plus gros et les plus dangereux. Il dévore sans rechigner les cobras et autres serpents venimeux.
Il faut dire qu’il possède une faculté biologique particulière : il est immunisé contre presque tous les venins de serpents et autres animaux « piquants » et toxiques.
Le venin des serpents contient des alpha-neurotoxines qui provoquent la paralysie, l’insuffisance respiratoire et la mort. Pour provoquer de tels dégâts, ce poison se fixe sur des récepteurs spécifiques. Au cours du long cycle de l’évolution, les récepteurs du ratel ont évolué et ont muté pour devenir résistants au poison.
Mais quand un ratel a décidé de mettre un cobra à son menu, il arrive fréquemment qu’il se fasse mordre et piquer juste au moment où il tue le serpent. Après « une bonne gueule de bois » et éventuellement un évanouissement, le ratel va se réveiller et déguster son plat favori !
Bien évidemment, il ne se nourrit pas que de serpents. En fonction de l’endroit où il vit, comme près des habitations, il lui arrive de se délecter de canards et de poules. Il est connu pour se faufiler dans les poulaillers en allant jusqu’à arracher des planches.
L’animal est intelligent. En captivité dans les zoos, il est capable d’ouvrir des portes et même de rouler des rondins de bois près des clôtures pour se faire la belle !
Lorsque les proies de bonne taille sont peu nombreuses, il se contente d’insectes, de scorpions et d’araignées.
Le comportement social et la reproduction
Le ratel passe le plus clair de son temps à chercher sa nourriture entre les racines des arbres et à creuser le sol en quête de l’une ou l’autre délicieuse friandise comme le miel dont il raffole.
Cet animal est très secret et on ne connait pas grand-chose sur son comportement social.
La période de gestation d’une femelle ratel est de 6 mois. Elle donne généralement naissance à 1 jusqu’à 4 petits.
Bien évidemment, si le ratel adulte est une véritable « terreur » crainte par de nombreux prédateurs potentiels, les petits sont démunis et représentent donc des proies faciles. C’est pourquoi, lors des premiers mois de vie, la mère change de terrier tous les 3 à 5 jours.
Une fois qu’il est capable de se débrouiller seul, le petit quittera le cocon familial pour trouver sa propre tanière.
David contre Goliath
Le zorille du Cap n’a peur de rien et n’hésite pas à affronter une hyène, un guépard ou même un lion pour défendre ses petits ou ses proies qu’il vient de chasser.
Il possède d’ailleurs plusieurs adaptations qui lui permettent de s’attaquer à plus gros et plus grand que lui :
- Sa peau est très épaisse, surtout au niveau du cou ce qui le rend moins sensible aux morsures et même aux aiguilles de porc-épic ;
- On dit qu’il possède « trop de peau ». En réalité, sa peau est lâche et glisse sur son corps ce qui lui permet d’échapper à ses agresseurs en se retournant dans la gueule de celui-ci et en le mordant au niveau du museau ;
- Il est friand de miel. Il possède une glande anale qui produit une substance malodorante très forte qui repousse les abeilles et qui lui permet d’accéder à cette friandise sucrée.
Ce « sacré » mammifère est le seul animal avec l’être humain qui possède la capacité de courir en arrière. Il utilise cette faculté pour échapper à ses agresseurs dans la célèbre « danse du ratel » dans laquelle il effectue un pas en arrière puis deux pas vers l’avant pour déstabiliser son adversaire.
Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur le zorille du Cap, n’hésitez pas à vous rendre sur le site Futura-Sciences où vous trouverez d’autres informations sur ce drôle d’animal, pas toujours sympathique.
Je ne pense pas qu’ils dévoreraient les voleurs mais ils pourraient leur infliger de sérieuses blessures.
Bonjour Monsieur,
J’ai moi-même été étonnée d’apprendre que cet animal osait s’attaquer à plus gros que lui. Le ratel est un animal très féroce mais surtout incroyablement intelligent.
Merci pour votre réaction.
Bonne journée
Ives Etienne
je n’en reviens pas qu’ils s’attaquent aux lions cependant un lion est féroce surtout quand il a faim.
j’aimerais bien en avoir un chez moi, les voleurs n’iraient pas loin ils les dévoreraient.